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L'ACTA prend à partie Northwest Airlines



L'ACTA prend à partie Northwest Airlines
Dans un bulletin aux membres émis le 30 août, L’ACTA prend à partie Northwest Airlines pour l’augmentation déguisée de ses tarifs

Bulletin du 30 août 2004

Northwest Airlines annonçait la semaine dernière qu’elle imposerait des frais supplémentaires aux agences de voyages qui réservent leurs billets pour les vols domestiques aux États-Unis par l’intermédiaire du Système mondial de distribution (SMD).
ACTA est fermement convaincue que le marché verra cette tactique pour ce qu’elle est : une tentative à peine dissimulée de refiler les coûts du dispendieux modèle commercial de la compagnie aérienne aux agences de voyages et, au bout du compte, aux consommateurs, plutôt qu’une stratégie lui permettant d’être plus concurrentielle.

Northwest Airlines a réussi à garder les transporteurs à bas prix à distance de son marché central en réduisant outrageusement les tarifs et en jouant avec les horaires de ses vols. Ces pratiques déloyales ont toutefois des limites et Northwest a décidé d’imposer des frais supplémentaires aux agences de voyages et aux consommateurs, sans affirmer ouvertement qu’il s’agit là d’une hausse tarifaire.

Dans une tentative désespérée pour rivaliser avec les tarifs des transporteurs à bas prix, Northwest oblige donc les consommateurs à faire leurs réservations en ligne sur le site Web de la compagnie, sans quoi ils doivent payer une pénalité, qu’ils réservent par téléphone, en personne à l’aéroport ou par l’intermédiaire d’un agent de voyages. Comme la compagnie ne semble pas capable de changer sa structure tarifaire, ni prête à le faire, elle refile les conséquences de son inefficacité aux consommateurs pour ainsi demeurer concurrentielle.

Il est intéressant de souligner que Northwest Airlines aurait pu prendre cette décision en vertu de l’ancienne réglementation sur les systèmes informatisés de réservation (SIR) aux États-Unis et au Canada et que la libéralisation de cette réglementation, comme le préconisait l’ACTA un peu plus tôt cette année, n’a en rien conduit à des pratiques aussi déplorables.

Selon l’ACTA, les conséquences de cette décision sur le marché canadien pourraient contrevenir à l’esprit et à la lettre de l’Accord avec les agences de vente aux passagers (PSAA), le contrat de l’IATA régissant les relations entre les transporteurs aériens et les agences de voyages.

Aucune clause de cet accord ne permet dans les faits aux transporteurs de facturer aux agences de voyages les réservations faites de leurs vols. Ainsi, l’ACTA étudie actuellement en détail l’Accord et évalue la possibilité de contester la décision de Northwest Airlines sur cette base.


Marc-André Charlebois Président de l'ACTA
Marc-André Charlebois Président de l'ACTA
Pour ce qui est de l’incidence directe sur les agences de voyages canadiennes, les seules affectées seront celles d’assez grande envergure qui ont déjà un important volume de transactions avec Northwest Airlines sur le marché domestique américain; ces agences devront peut-être renégocier leur contrat avec la compagnie aérienne afin d’éviter de refiler la facture aux consommateurs.

Pour leur part, les agences de moindre envergure auront toujours la possibilité de transiger avec d’autres compagnies aériennes. Cela vaut la peine de souligner que les frais supplémentaires de 9,50$ représentant 25 % du revenu que retire une agence de voyages de moyenne envergure sur un billet d’avion et que ceci peut difficilement être absorbé par ailleurs.


Il est également important de mentionner que l’initiative de cette compagnie aérienne d’établir des « frais supplémentaires » doit être traitée à l’extérieur du Plan de règlement bancaire (BSP) de l’IATA. Non seulement ce procédé sera-t-il forcément onéreux, mais on doit se questionner sur ces nouveaux frais dont la légitimité est très discutable et contestable. L’ACTA continue à croire que les forces du marché prévaudront et que le transporteur maintiendra cette décision à ses dépens ou sera forcé de revoir sa stratégie.

En ce qui a trait au risque que d’autres compagnies aériennes fassent de même,l’ACTA demeurera vigilante, peu importe la probabilité que cela se produise. Compte tenu des défis auxquels sera confrontée Northwest Airlines dans ses relations avec les fournisseurs du SMD, sous la forme de poursuites officielles, de la levée de boucliers au sein de la communauté des agences de voyages, et de l’incontournable incidence sur les choix et les coûts pour le consommateur, une telle initiative devrait se limiter à ce seul transporteur et ne pas être imitée par ses compétiteurs.

Les agents de voyages continuent d’être un moyen efficace de distribution pour les compagnies aériennes. Ces dernières sont donc conscientes qu’une décision comme celle que vient de prendre Northwest Airlines, même si on juge au bout du compte qu’elle est légale, n’est pas dans leur intérêt. Les compagnies aériennes qui visent les bénéfices à court terme au détriment d’une vision à long terme se nuisent. Il n’est pas dans l’intérêt des compagnies aériennes de s’aliéner les agents de voyages et leurs clients.

Mardi 31 Août 2004 - 00:00






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