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De retour de Thaïlande, Steve Pelletier, de l'agence Boutique aventure, livre ses impressions.



Steve Pelletier
Steve Pelletier
Steve Pelletier de l'agence Boutique aventure à Montréal se trouvait en Thaïlande au moment ou le Tsunami a déferlé sur la côte ouest du pays. En voyage exploratoire avec sa compagne pour valider un itinéraire qu'il pourra conseiller à sa clientèle, il se trouvait, au moment du drame, dans un hôtel flottant, sur la rivière Kwaï, au Nord Ouest de Bangkok. Un établissement sans électricité ni téléphone ciblant la clientèle d'aventure. Il sillonnait en vélo, les sentiers environnants à la recherche d'une chute et d'une école d'éléphants lorsque le cataclysme a frappé. Il n'en a donc rien su et ce n'est que le surlendemain du drame, le 28 décembre, qu'il a appris de la bouche de la guide, venue les récupérer pour la suite du périple, qu'une catastrophe avait frappé la côte ouest. À la fois professionnel du voyage et touriste, Steve Pelletier raconte...

De retour de Thaïlande, Steve Pelletier, de l'agence Boutique aventure, livre ses impressions.
"Rejoint au téléphone par l'agence réceptive, j'ai été informé de la nécessité de modifier mon itinéraire, certains de mes points de chute prévus sur la côte, Kho lanta et Kho Phi Phi, ayant été durement touchés" explique -t-il. Toutefois, le premier hôtel à l'itinéraire n'ayant pas été affecté, et son départ pour Phuket étant prévu deux jours plus tard, il se fia aux indications de l'agence réceptive et décida de se rendre comme prévu dans la région de Phuket. Outre des retards et un changement de compagnie aérienne, au départ de Bangkok, aucun indice d'une situation d'urgence ou d'une catastrophe n'était perceptible, jusqu'à son arrivée à l'hôtel Mercure dans la Baie de Chalong. "Une grosse Île se trouvait sur le trajet de la vague, celle-ci a été coupée en deux et est arrivée sur la plage avec peu de force, explique Steve Pelletier. La seule infrastructure a avoir été affectée dans cet hôtel était la garderie, située sur la plage et qui a été emportée. Heureusement elle était vide au moment du drame" poursuit-il. Le taux d'occupation de l'hôtel qui en temps normal affiche complet à cette saison, était de 60%, la plupart des arrivées du 28 et 29 décembre ayant été annulées." Dans l'établissement, raconte Steve Pelletier, le drame se lisait plutôt dans la tristesse du personnel , inquièt notamment pour les collègues des autres hôtels du groupe Accor dans la région, l'un en construction à Kho PhiPhi et l'autre, le Sofitel de Khao Lak, rapporté comme comptant le plus grand nombre de victimes".

Ayant loué une une Jeep pour faire le tour de l'ïle de Phuket, Steve Pelletier a constaté à sa grande surprise que la ville de Phuket Town était absolument intacte. "Même à Bangkok, la rumeur était que la ville de Phuket avait été dévastée. Les gens me prenaient pour un fou de vouloir aller là.". C'est en arrivant à Patong qu'il prit la véritable mesure du désastre. Sur le côté de la route principale, des tonnes de débris étaient empilés sur une hauteur de 20 pieds. Mais de l'autre côté, la plage était déjà complètement nettoyée et une centaine de personnes s'y faisaient bronzer. "Personnellement, je trouvais que c'était un peu tôt pour se baigner dans ces eaux là. On voyait clairement que les établissements du front de mer avaient été durement touchés et que la vague s'était engouffrée dans les petites rues perpendiculaires à la plage, arrachant tout sur son passage. En revanche, explique Steve Pelletier, à quelques rues du front de mer, la vie normale avait déjà repris, les restaurants et les échoppes de souvenirs bourdonnaient d'activité. En fait, il y avait beaucoup de touristes thaïlandais , des curieux, et d'autres venus aux nouvelles où à la recherche d'informations sur des proches. Il y avait des embouteillages partout sur les routes."

Déjà à ce moment, au fil de conversations avec des locaux dans les restaurants de Phuket Town, le thème dominant était l'avenir du tourisme et, au premier chef, l'importance d'inciter les touristes à ne pas bouder la destination. " L'interruption du tourisme ne touche pas que les populations locales. La plupart des travailleurs qui vivent du tourisme dans l'hôtellerie, ou dans l'industrie du sexe, sont originaires du nord du pays et une bonne partie de leurs revenus sert à supporter leurs familles dans le Nord" explique Steve Pelletier.


Kho Lanta qui était la destination finale de Steve Pelletier étant très touché, l'agence réceptive lui proposa de finir son voyage à Krabi, tout en lui offrant au passage, une visite du village flottant de Phang Nga et de la populaire Île de James Bond, deux attractions très courues par les touristes et qui n'ont pas été touchées. "Beaucoup de gens s'imaginent que le village flottant de Phang Nga a été affecté parcequ'on a beaucoup parlé de la Province de Phang Nga . Mais si la Province a été touchée, le village flottant lui, a été épargné".


De retour de Thaïlande, Steve Pelletier, de l'agence Boutique aventure, livre ses impressions.
Arrivé dans la baie de Ao nang, près de Krabi dans un 4 étoiles où aucun dommage n'était perceptible, Steve Pelletier tenait à faire l'essai de la plongée, une activité qui attire un grand nombre de touristes dans la région. Après quelques recherches, il se retrouva à bord de la première excursion de touristes à retourner à Kho Phi Phi , un chapelet d'Îles rendu célèbre par le film " La Plage" qui y a été tourné. Le Village de Phi Phi Don situé sur l'ïle principale, ayant été complètement dévasté, sa visite était remplacée par un pic nic sur la plage de Phi Phi Lay, qui elle, a été épargnée. " Cette plage qui accueille normalement des dizaines de bâteaux était déserte avant notre arrivée et à part quelques débris de corail ça et là, il n'y avait aucune trace de dévastation. Nous étions les premiers touristes à retourner là. Notre guide nous a ensuite amenés pour quelques minutes au large de Phi Phi Don où, visiblement, reignait le chaos. Des hélicopères, des navires de guerre, et de l'équipement lourd étaient en action au milieu de montagnes de débris. Des travaux qui , selon moi devraient prendre au moins 2 mois"estimait Steve Pelletier.



Phi Phi Lay
Phi Phi Lay
En fin de compte, selon Steve Pelletier, la situation s'améliore rapidement et il est possible de passer de très bonnes vacances dans la région. "Pour des gens qui détiennent des réservations à Phuket, je trouve personnellement que c'est injustifié d'annuler, dans la mesure où seulement 1/3 des infrastructures ont été touchées. Personnellement j'y retournerais demain matin. Si il y a des grossistes qui ont des départs de groupe dans 2 ou 3 semaines, ils ne devraient pas accepter d'annulation, si , du moins, ils ont accès à des hôtels qui n'ont pas été affectés. En plus, les excursions les plus populaires sont accessibles. "

Se fiant sur les journaux locaux, qu'il lisait quotidiennement, Steve Pelletier a constaté que les autorités thaïlandaises n'hésitaient pas à se livrer à l'auto-critique. Une certaine désinvolture face au développement sauvage et illégal d'infrastructures touristiques sur les plages aura en fin de compte contribué à amplifier les conséquences du Tsunami, pouvait -on y lire. Un situation qui sera corrigée à l'avenir.

Pour Steve Pelletier, la meilleure façon d'aider les Thaïlandais à remonter la pente, c'est bien sûr de continuer à envoyer des touristes dans la région. Selon lui la destination est tout à fait pratiquable, à condition d'éviter les zones dévastées, qui sont de toutes façons bien identifiées et très localisées. " Et pourquoi pas en profiter pour leur donner de généreux pourboires" conclut-il.


De retour de Thaïlande, Steve Pelletier, de l'agence Boutique aventure, livre ses impressions.

Vendredi 14 Janvier 2005 - 00:00






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