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Une politique de Sandals Resorts excluant les homosexuels de certains de ses établissements fait des remous.



Le Toronto Star s'est penché récemment sur une politique de la chaîne jamaicaine Sandals & Beaches qui, dans certaines de ses propriétés exclut la clientèle homosexuelle.

Sandy Shiffman, une consultante auprès de compagnies de publicité et de tourisme faisait une recherche sur Internet lorsque elle est tombée sur une phrase qui lui a fait l'effet d'une "gifle" rapporte le Toronto Star. L'information de Vacances Air Canada concernant le Royal Plantation Spa & Golf resort disait clairement : "Sandals Resorts n'accepte que les couples hétérosexuels agés de 18 ans et plus".

"J'étais absolument horrifiée. Nous sommes ici dans un pays qui supporte les droits des homosexuels et le mariage entre personnes gaies et voilà qu'on trouve un énoncé clairement offensant dans le site web de notre transporteur national, juste en dessous du drapeau canadien" confiait-elle au Star.

Un autre énoncé dans la brochure indique que "les célibataires ainsi que les enfants ne sont pas acceptés" cependant, "les célibataires , les familles et les partenaires de même sexe sont les bienvenus dans les propriétés associées Beaches"

Elle -même une hétérosexuelle, Sandy Shiffman a indiqué qu'elle navait jamais vu un énoncé comme celui là associé à un établissement de vacances quel qu'il soit.

"J'ai appelé tous mes amis, hétéros et gais, et ils ne me croyaient pas" ajoute-t-elle

Dans un communiqué adressé au Star, la chaîne indique que" Sandals Resort a été conçu en fonction d'un segment de marché en particulier. Notre souhait est de servir quiconque est intéressé par une expérience de vacance dans un établissement de luxe tout-inclus. C'est précisément pour cette raison que Sandals a investi des millions pour développer le produit Beaches. Beaches est une chaîne de villégiature pour tous, célibataires, couples, et familles de tous ages."

Gary Sadler , qui représente la chaîne au plan international, déclare au Star que la politique de Sandals n'est pas discriminatoire.

" Nous sommes spécialistes du marketing de niche, dit-il, nous ne faisons pas de discrimination à l'endroit des gais." La compagnie , explique -t-il, a ciblé certaines propriétés pour qu'elles attirent différentes clientèles démographiques, incluant les couples, les familles monoparentales, les familles et les adultes.

"Les centres de villégiature Sandals ciblent les 'couples mixtes' tandis que la marque Beaches s'adresse à tout le monde incluant les familles et les couples homosexuels" poursuit-il.

Gary Sadler indique toutefois au Star qu'en dépit de la politique, les couples homosexuels seraient les bienvenus dans les propriétés de Sandals s'ils le désiraient. " C'est une question de savoir si ils s'y sentiraient à l'aise" dit -il.

Selon Christiane Théberge, la porte parole de l'ACTA, la plupart des agents de voyages sont au courant des restrictions dans certains établissements, rapporte le Star. " Ils ne voient pas cela comme un problème" dit-elle. Il s'agit simplement d'un produit qui plaît à un marché de niche. Les agents de voyages ne font qu'informer les clients sur ce qui est disponible; ils ne prennent pas la décision pour les consommateurs."

Dans l'article du Star, la porte parole de Vacances Air Canada, Manon Leblanc, rappelle que la politique de Sandals ne s'applique pas qu'aux clients de VAC. " Il s'agit d' une politique que Sandals a implanté chez tous les tour opérateurs, pas seulement chez Vacances Air Canada" explique-t-elle. " Ce n'est pas nécessairement une politique que nous souhaitions promouvoir, mais c'est une politique de Sandals que nous avons tenté de respecter"

" Nous ne voulions pas que nos clients dépensent leur argent pour ensuite se rendre compte qu'il n'étaient pas dans l'établissement approprié" indique Manon Leblanc au Star, ajoutant que l'énoncé de la politique est dans les documents de VAC depuis deux ans environs.

Pour Mark Havitz, professeur à l'université de Waterloo, cette politique constitue un "signal d'alarme au plan de l' éthique". "Lorsque vous commencez à exclure des gens sur la base de leur orientation sexuelle vous êtes en terrain très glissant" dit Havitz.

Pour Alison Kemper, directrice exécutive du centre communutaire 519, un organisme qui milite en faveur des droits des gais, des lesbiennes, des bisexuels et des transexuels, l'exclusion des homosexuels dans certains établissements est un phénomène bien connu de la communauté.

En attendant, Madame Shifman a indiqué au Star qu'elle a dit à ses amis et à son agent de voyage qu'elle continuera à boycotter Vacances Air Canada et Sandals.


Vendredi 4 Juin 2004 - 00:00






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