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Un tour d'horizon de la Russie touristique



Le Conseil mondial du Voyage et du Tourisme (WTTC) promet un bel avenir à l’industrie touristique russe. Durant le quinquennat actuel, autrement dit d’ici 2010, sa progression devrait être de 7 %, selon les experts du Conseil. D’ici 2015, un emploi sur dix en Russie sera lié, d’une manière ou d’une autre, au tourisme. Ce dernier se développe grâce aux voyages privés. Les régions qui ont le mieux pris conscience de leurs atouts promeuvent leurs propres produits touristiques. Néanmoins, les touristes, conservateurs, qu’ils viennent de l’Ouest ou de l’Est, font confiance prioritairement aux "grandes enseignes" et aux circuits de découverte culturelle qui les conduisent dans les centres historiques de la Russie. Selon l’Agence fédérale du tourisme, 37 % des visiteurs sont attirés par Moscou, 39 % par Saint-Pétersbourg. La troisième place est occupée par l’Anneau d’or – un itinéraire reliant Moscou au Sud-Est et passant par Serguiev Possad, Rostov, Yaroslavl, Vladimir et Souzdal. Les églises et les forteresses de ces villes pourraient servir à dresser une véritable encyclopédie architecturale.


Chacune des villes de l’Anneau d’or possède son propre Kremlin (forteresse), des musées en grand nombre. Souzdal, par exemple, est une ville-musée, où abondent églises et musées. Une promenade à travers cette vieille ville, qui vit à un rythme tranquille, revient à effectuer un retour en arrière dans le temps de 200 ou 300 ans. La cathédrale de la Dormition de Vladimir – l’ancienne capitale de l’Etat – a conservé des fresques du grand peintre russe du début du XVe siècle Andréï Roublev. L’église elle-même a servi de modèle à la cathédrale de la Dormition de Moscou. Non loin de Vladimir, dans des prairies inondables, se trouve l’église toute blanche de l’Intercession, sur la Nerl, l’un des chefs-d’œuvre architecturaux les plus lyriques de toute la Russie, porté sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO. Outre les 9 églises de Souzdal et Vladimir, et le lac Baïkal, l’UNESCO protège également 19 monuments et sites russes exceptionnels. Citons parmi eux les forêts vierges de la République des Komis, les volcans du Kamtchatka, les villes de Saint-Pétersbourg, Yaroslavl et Véliki Novgorod, les grottes de Choulgan-Tach, en Bachkirie, la laure de la Trinité Saint-Serge et, naturellement, la Place rouge et le Kremlin de Moscou.



Il convient de citer à part, également, les croisières fluviales de Moscou à Saint-Pétersbourg, qui permettent de découvrir les îles de Kiji, dans la République septentrionale de Carélie, la région de la Volga, ainsi que le Nord russe et le Nord-Ouest avec l’archipel de Valaam, les villes d’Arkhanguelsk, Vologda, Novgorod et Pskov. Valaam présente un intérêt exceptionnel non seulement en raison de son riche passé et de son architecture ancienne, mais aussi pour son climat. Dans cet archipel septentrional composé d’une cinquantaine d’îles, poussent des arbres fruitiers méridionaux ! Quand on se rend à Valaam par le lac Ladoga (le plus grand d’Europe), on a vraiment l’impression de se trouver en pleine mer. En faisant le tour du lac Ladoga, le long de l’isthme de Carélie, on peut voir d’anciennes colonies de peuplement, des Scythes monastiques, la célèbre cathédrale de la Transfiguration du Sauveur.

Dans la Russie centrale, dans le Nord-Ouest, on trouve de nombreuses propriétés familiales d’écrivains russes, telles Yasnaïa Poliana, à proximité de Toula, et Pouchkinskié gory, à 120 km de Pskov, une ville vieille de 1 100 ans. Il s’agit, dans ce dernier lieu, d’un musée-réserve, appelé ainsi en l’honneur du poète de génie que fut au XIXe siècle Alexandre Pouchkine. C’est un lieu vénéré par les Russes. Ici, dans la propriété familiale de Mikhaïlovskoïé, Pouchkine a connu tout à la fois l’inspiration, l’exil, l’amour. Yasnaïa Poliana, la propriété de Tolstoï, est un concentré de la vie spirituelle de l’écrivain, la patrie de ses romans.

Pour son tricentenaire (célébré en 2003), Saint-Pétersbourg s’est considérablement embellie. L’Ermitage, le Musée russe, le Cabinet des curiosités, les palais, les jardins et les forteresses de la "Palmyre du Nord" et de ses environs attirent de plus en plus de touristes.

La vieille ville daghestanaise de Derbent, sur la Caspienne, est la perle du Sud de la Russie. Les fouilles ont permis d’y mettre au jour une colonie de peuplement apparue ici à la limite des quatrième et troisième millénaires AV JC. La ville a connu la domination des Perses, des Khazars. Au début du VIIIe siècle, elle a été conquise par les Arabes. Le célèbre général Maslam ben Abd-Al-Mélik, cousin de califes arabes, a été qualifié par les historiens de second père" de Derbent pour ses imposants travaux de construction. Sous lui, la ville est devenu un puissant centre militaire et politique du Caucase, où se trouvait la résidence du gouverneur général du calife. C’est à partir de là que l’islam s’est diffusé. Les citadelles anciennes exceptionnelles (notamment celle de Naryn-Kala) et les édifices religieux de Derbent valent la peine d’être vus. La ville fait partie, nous l’avons vu, du Patrimoine mondial de l’humanité.

Le Kremlin de Kazan est lui aussi sous la protection de l’UNESCO. La ville elle-même, qui est la capitale de la République du Tatarstan, située sur la Volga, a fêté avec faste son millénaire en 2005. Jusqu’au XVe siècle, le Kremlin avait été le centre de la principauté de Kazan, au sein de la Horde d’or. En prenant Kazan en 1552, le tsar russe Ivan le Terrible a détruit son Kremlin. Par la suite ses murs furent rebâtis en pierre sur le même lieu. La célèbre tour de Siouyoumbiké (du nom d’une reine tatare tombée en disgrâce) est le symbole de Kazan. Elle a été construite à la fin du XVIIe siècle. C’est l’une des rares tours penchées au monde (elle fait 2 m de haut de plus que la tour de Pise). Kazan compte un grand nombre de mosquées édifiées entre les XVIIIe et XXe siècles. 11 ont été construites au XIXe siècle.

La Russie est une terre bénie pour les adeptes du tourisme sportif et d’aventure. Il existe bon nombre d’endroits où la nature est des plus sauvages. Citons par exemple l’exotisme polaire – l’île de Wrangel, avec sa toundra arctique, ses ours blancs et ses bœufs musqués. On peut descendre les sauvages cours d’eau sibériens, étudier les geysers et les dépressions du Kamtchatka, faire le tour de la Carélie à vélo, escalader les montagnes de l’Oural ou du Caucase. On peut aussi partir à l’aventure dans les forêts de la République des Komis, aller pêcher sur le Baïkal, faire du cheval dans les "monts dorés" de l’Altaï, faire du plongeon dans les eaux polaires…

La Russie a su préserver des formes d’artisanat archaïques, telles que la sculpture sur os et sur bois en Sibérie et dans le Nord. Dans certaines régions, les traditions populaires sont demeurées presque inchangées depuis des siècles. On peut voir en Sibérie les rituels des chamanes, écouter les célèbres chants de gorge, découvrir la sculpture rupestre. On peut également séjourner dans des camps de yourtes. Au Sud, dans la Derbent daghestanaise fondée par un roi iranien au Ve siècle, on peut admirer de vieilles forteresses.

La République de Yakoutie-Sakha est un véritable paradis pour les touristes, avec son exotisme ethnographique, des paysages d’une variété fantastique, ses célèbres chasses, sans oublier la pêche. Selon le président de l’Union russe de l’industrie du tourisme, Serguéï Chpilko, le tourisme écologique se développe avec succès en Extrême-Orient, dans le territoire de Khabarovsk, dans la région de l’Amour (avec des croisières sur l’Amour), dans la presqu’île du Kamtchatka, sur l’île de Sakhaline, dans les îles Kouriles. Le Kamtchatka propose des safaris à motoneiges et avec des attelages de chiens, que l’on peut combiner au ski alpin et à des vols en hélicoptère.

Source: Olga Sobolevskaïa, Tatiana Sinitsyna (Agence RIA Novosti)

Mardi 30 Janvier 2007 - 08:35






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