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Portugal Lisbonne et Porto : de tout pour séduire



Texte et photos : Yves Ouellet ---------- Les Québécois découvrent et aiment le Portugal. Les raisons qui expliquent cet engouement sont d’ailleurs si nombreuses et diversifiées qu’il est impossible de toutes les recenser d’un trait mais tentons quand même d’en dresser un portait, même partiel.

Qu’est-ce qui explique que le Portugal soit tellement irrésistible, particulièrement pour les voyageurs québécois ? Sans doute le fait qu’il offre un contraste marquant entre les villes riches d’histoire, de patrimoine et de culture puis les petites communautés ancrées dans la tradition, une existence simple et les doux plaisirs de la vie. On y apprécie beaucoup le fait que l’on puisse communiquer et être très souvent servi en français. On aime sa cuisine simple et généreuse, les sardines et autres fruits de la mer, ainsi que son addiction viscérale aux pâtisseries. On ne peut résister à son fado mélancolique et à ses vins exceptionnels. Puis, gardons pour la fin l’argument économique. Le Portugal est indéniablement un des pays les moins chers d’Europe, ce qui a définitivement son importance lorsque le taux de change nous fait sentir pauvres à l’étranger. L’économie de l’ancienne puissance coloniale a sombré lors de la crise financière de 2008 et ne s’est pas vraiment relevée depuis. Le salaire moyen y demeure ridiculement bas et même si le coût de la vie nous semble abordable, il demeure excessif pour les Portugais qui ont besoin du tourisme comme d’une bouée de sauvetage.


Le quartier Alfama
Le quartier Alfama
Lisbonne
Ce n’est pas par manque d’originalité que tout le monde aborde le Portugal en commençant par Lisbonne. La capitale demeure un incontournable. Jouissant d’une situation économique plus reluisante que le reste du pays, le grand Lisbonne compte près de 3 millions d’habitant, se situant au 10e rang des grandes villes d’Europe. Son centre historique est composé de sept collines, dont certaines ont des rues trop pentues pour permettre la circulation automobile. Chacune de ses collines correspond à un quartier très distinct quant à son identité, son aspect visuel, sa vocation et sa composition sociale. La ville compte trois funiculaires et un ascenseur afin de faciliter les déplacements d’une colline ou d’un quartier à l’autre.

Lisbonne : Le monastère Saint -Jérôme
Lisbonne : Le monastère Saint -Jérôme
La Place du Commerce, dans le quartier du Chiado, ainsi que le monastère de Saint-Jérôme, dans Belém, constituent les deux principaux centres d’intérêt à repérer. J’ai aussi adoré le Musée Maritime voisin du monastère. De la Place du Commerce, on accède aux quartiers les plus pittoresques ; Alfama, Chiado, La Baixa et Bairro Alto à pied ou en tramway, dont le légendaire eléctrico 28. On traverse la grande place piétonnière qui donne sur l’imposant arc de triomphe de la rue Augusta où se concentre la masse des touristes en quête de terrasses et de souvenirs. Le large éventail d’objets en liège et les fabuleuses faïences constituent les achats les plus distinctifs. Sitôt assis, on propose le moscatel en apéritif, un délicieux vin liquoreux de type muscat dont l’un des plus dignes représentants vient de la ville voisine : Setubal.


Place du Commerce
Place du Commerce
Visiter Lisbonne à pied nous amène à tenter l’expérience de l’ascenseur de Santa Justa, inauguré en 1902 et construit par un émule de Gustave Eiffel : l’ingénieur Raul Mesnier du Ponsard. On s’expose malheureusement dans ces secteurs, comme dans celui du Castelo de San Jorge, au grave fléau local qu’est le vol à la tire. Les pickpockets semblent sévir librement et avec une incroyable efficacité à Lisbonne, ce qui m’a valu d’être soulagé du contenu de mon portefeuille dès le lendemain de mon arrivée, malgré les précautions que je croyais avoir prises. Heureusement, les balades dans Alfama, d’où les accents nostalgiques du fado s’échappent des bars, ont mis un baume sur ma rage. Les sucreries de la pâtisserie Pastéis de Belém ont achevé de me ramener le sourire.

Les Pasteis de Belem
Les Pasteis de Belem
Lisbonne se visite assez bien en trois jours mais idéalement en cinq, ce qui permet une escapade absolument marquante jusqu’à Sintra, à une heure de train. Cette petite ville réunit une collection incomparable de châteaux anciens et, surtout, de sublimes résidences exotiques érigées par les nouveaux crésus de l’ère industrielle au tournant du 20² siècle.

Porto
Malgré une apparente décrépitude héritée de la crise financière, Porto s’avère totalement envoutante, probablement à cause de son esprit bon enfant et de ses nombreux plaisirs jouissifs. On trouve ici un nombre incroyable de petits cafés typiques ou de terrasses huppées comme le Café Majestic. Des pâtisseries gourmandes où se sucrer le bec au petit déjeuner. La Confeitaria do Bolhao, près de l’extraordinaire marché du même nom, est ma préférée et la Bola de Berlim reste un « must ».

Ma pâtisserie coup de coeur
Ma pâtisserie coup de coeur
La visite du Vieux-Porto s’orchestre à partir de la Place de la Liberté et s’oriente vers le sud pour embrasser un vaste quadrilatère qui descend jusqu’au Douro. Cela nous amène à passer devant la gare Sao Bento dont les fresques de faïence exceptionnelles font une des plus belles gares d’Europe. Ou bien descendre jusqu’au pont Luis d’où on a une vue imprenable sur la ville, ses ponts et, sur la rive sud du Douro et Villa Nova de Gaia qui abrite toutes les caves et les prestigieuses maisons des fameux vins de Porto.

De retour dans le vieux Porto, le dédale de rues et ruelles nous font découvrir les plus somptueux édifices religieux dont la tour du Clérigos et La Sé. À l’intéressante visite du musée du Palais de la Bourse s’ajoute la pause dans le centre culturel Hard-Club et son resto-bar alternatif, à l'étage de l'ancien marché Ferreira Borges, un édifice art nouveau (1885) à la structure de fer peinte en rouge.

le centre culturel Hard-Club et son resto-bar alternatif
le centre culturel Hard-Club et son resto-bar alternatif
La librairie Lello est également très spéciale puisqu'on dit que son décor a grandement inspiré l'auteure d’Harry Potter, J. K. Rollings, qui habitait Porto lorsqu'elle a créé son personnage. Les 3 euros qu’on demande pour y entrer sont déductibles de tout achat.

La rive du Douro attire les foules avec ses excellents restaurants, ses boutiques et terrasses le long du mur de Cobertos da Ribeira. Tout le monde fait la courte croisière sous les ponts du Douro. Un d’eux est l'œuvre de Gustave Eiffel et l'autre d'un de ses étudiants.

Puis il y a les autres Porto, celui de la plage impressionnante, du port de pêche et du port de croisière, Matosinhos, où on se rend en tram ou en bus pour déguster le mets portugais traditionnel par excellence: les sardines grillées sur la rue. Puis le Porto moderne avec ses œuvres publiques et son temple de la musique, Casa da Musica, au concept architectural extrêmement audacieux, qui abrite deux salles uniques par leur concept inondé de lumière naturelle.

A suivre : l'Autre Portugal -du Sud au Nord

Deux excellents guides voyages : Escale à Lisbonne, Escale à Porto, Éditions Ulysse 14,95 $. Livre entier et extraits disponibles en format numérique sur guidesulysse.com.


Jeudi 3 Mars 2016 - 08:07






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