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Le Guatemala: Pour découvrir les Mayas d'hier et d'aujourd'hui...(reportage)



60% de la population est d'origine Indienne: la plupart vivant dans les hauts plateaux comme ici, à Chichistenango.
60% de la population est d'origine Indienne: la plupart vivant dans les hauts plateaux comme ici, à Chichistenango.
Par Nathalie De Grandmont ---- La semaine dernière, un petit groupe de médias et d'agents de voyages du Québec ont pu découvrir le Guatemala, dans le cadre d'un voyage de familiarisation organisé par Aeromexico et l'Institut de tourisme du Guatemala.

Entre autres choses, ce voyage nous a permis de constater que le Guatemala est encore peu - ou mal - connu des Canadiens mais qu'il dispose tout de même d'une infrastructure hôtelière beaucoup mieux organisée qu'on pourrait le croire à priori. (voir le précédent reportage) Entre autres forces, le Guatemala est aussi l'un des rares pays de toute l'Amérique où la population d'origine indienne (les descendants des Mayas) n' a été que peu touchée par les conquistadors espagnols. C'est ce qui fait qu'encore aujourd'hui, 60% de la population est d'origine Indienne, tandis qu'un autre 35% est d'origine métisse. Par conséquent, le Guatemala détient là une belle carte dans son jeu, puisqu'il permet aux visiteurs de découvrir les Mayas d'hier (avec l'incroyable site de Tikal, voir plus bas) et ceux d'aujourd'hui, en quelque sorte, qui sont encore très présents dans les hauts plateaux et tout autour du lac Atitlàn. "Et comme la fin du calendrier Maya (en décembre 2012) suscite déjà beaucoup d'intérêt, explique notre guide, l'Institut national de tourisme du Guatemala (INGUAT) sait que le moment est venu de capitaliser sur ce patrimoine unique."


Le marché de Chichistenango est l'un des plus importants et des plus colorés; comme le constate ici Camilo Aguilar, président de Canandès.
Le marché de Chichistenango est l'un des plus importants et des plus colorés; comme le constate ici Camilo Aguilar, président de Canandès.
Des marchés colorés

Avec 23 langues différentes et autant de groupes ethniques, cette réalité cause un certain casse-tête à l'interne, notamment pour l'éducation des enfants... Mais pour les visiteurs, quelle richesse culturelle en perspective... Dès qu'on franchit la ville de Chimaltenango, un peu à l'ouest de la capitale, le paysage devient plus montagneux, la route commence à grimper davantage et la population devient majoritairement Indienne. Le long de la route circulent de nombreuses femmes et fillettes, vêtues de leurs étoffes colorées traditionnelles, tandis que plusieurs paysans se dirigent vers les marchés, qui, au fil de la semaine, se déplacent d'une ville à l'autre,


Le jour du marché, les rues de Chichistenango sont envahies par les kiosques d'artisanat et les vendeurs ambulants.
Le jour du marché, les rues de Chichistenango sont envahies par les kiosques d'artisanat et les vendeurs ambulants.
Le jour de notre visite, le marché se tenait dans la ville de Chichistenango, qui est l'un des plus grands et des plus spectaculaires, selon notre guide. Les paysans viennent vendre leurs denrées dans un vaste marché alimentaire (intérieur et extérieur) mais les rues tout autour de l'église se remplissent également de kiosques d’artisanat (de tissus, de céramiques, objets de cuir, de bois, etc.); sans parler de tous les vendeurs ambulants, les bras chargés d'objets de toutes sortes. Pour nous, ces marchés deviennent de véritables spectacles en soi. Entre les odeurs de tortillas qu'on fait cuire ici et là, celles du copal (oui encens) qu'on fait brûler sur les marches de l'église, les mille couleurs des étals et des costumes des gens, on arrive difficilement à capter tout ce qui se passe.... A tel point qu'arrive un moment où l'on cesse de prêter attention aux vendeurs, sorte de mécanisme de défense un peu obligé... Mais on ne peut nier que de tels marchés nous offrent une belle occasion de rencontrer les Indiens, voir leur travail, discuter et marchander avec eux, dans une ambiance tout de même bon enfant .


Le Lac Atitlan est encerclé de volcans.
Le Lac Atitlan est encerclé de volcans.
On rencontre aussi beaucoup de communautés indiennes dans les 12 villages qui entourent le lac Atitlàn. La majorité des visiteurs font surtout escale dans celui de Panajachel, l'un des plus développés sur le plan touristique et qui regroupe plusieurs hôtels (de tous les niveaux). A Panajachel, une belle promenade sur le bord du lac permet d'admirer les trois volcans (de San Pedro, Tolima et Atitlàn) qui l'encerclent, tandis que plusieurs bateaux proposent de courtes croisières sur le lac, pour aller visiter d'autres villages sur l'autre rive.


Ancienne capitale du pays, Antigua possède d'innombrables églises, monastère et couvents, qui bordent ses rues en pavés.
Ancienne capitale du pays, Antigua possède d'innombrables églises, monastère et couvents, qui bordent ses rues en pavés.
Coup de coeur: Antigua

Lors de ce voyage de familiarisation, plusieurs participants du groupe ont également eu un coup de coeur pour la ville d'Antigua: la première capitale du pays, fondée par les Espagnols en 1529. Au milieu du 16ème siècle, Antigua était la troisième ville en importance dans l'empire espagnol (après Mexico et Lima); ce qui explique la grande quantité d'églises, de monastères et d'anciens couvents qui y avaient pignon sur rue. Aujourd'hui, le charme et l'homogénéité de son architecture coloniale frappe au premier coup d'oeil; ce qui lui a valu d'être classée au Patrimoine mondial de l'Unesco, bien sûr. "A l'heure actuelle, explique le guide, Antigua s'avère l'une des principales locomotives du tourisme au Guatemala, en plus d'être un des principaux endroits où les visiteurs de partout viennent apprendre l'espagnol (de nombreuses écoles et familles qui accueillent les étudiants). Antigua est aussi la ville la plus organisée sur le plan touristique et celle qui regroupe le plus grand nombre d'hôtels" (dont 5 hôtels de grand luxe et une demi-douzaine d'hôtels de charme). Certains, comme l'hôtel Casa Santo Domingo par exemple, occupent d'ailleurs le site d'anciens couvents ou monastère, ce qui leur confère une ambiance bien spéciale.


Le groupe, en promenade dans les rues d'Antigua (devant l'église San Pedro)
Le groupe, en promenade dans les rues d'Antigua (devant l'église San Pedro)
En se promenant dans les rues en pavés, on croise une foule d'autres couvents et églises dont l'église et le couvent de la Merced, avec leur façade baroque, celle de San Pedro et les ruines de la cathédrale, qui fût entièrement détruite lors d'un tremblement de terre survenu en 1773. A l'époque, la cathédrale avait été la plus touchée de toutes les églises de la ville, à cause de sa structure plus fine et plus haute. Seule une moitié de la cathédrale a été restaurée, l'autre demeurant en ruines pour témoigner de cet incident, qui incita d'ailleurs les communautés religieuses de l'époque à déplacer la capitale vers la ville de Guatemala. Comme Antigua est également encerclée par plusieurs volcans, elle possède une taille et une ambiance beaucoup plus relax et agréables, qui se découvrent à pied, afin de pouvoir mieux observer tous les détails: les bâtiments de deux étages aux façades colorées, les toits de tuiles, les portes de bois, les balcons fleuris, etc.


Un joyau du monde Maya

" Bienvenue au coeur du monde maya", dit le slogan de l'Institut de tourisme du Guatemala. Il faut reconnaître que, bien qu'ils ne soient pas les seuls à posséder des sites Mayas (le Mexique et le Honduras aussi!), les leurs ne sont pas des moindres... Le chiffre semble si improbable qu'on demande au guide de répéter: oui, le pays ne possède pas moins de 3600 sites archéologiques au total... Mais le plus important de tous et le plus visité demeure le site de Tikal, situé au nord du pays, à 470 kilomètres de la capitale. D'ailleurs, par la route, il faut calculer entre 8 et 10 heures pour s'y rendre; les circuits effectuant quelques escales en chemin, évidemment. Mais pour les voyageurs plus pressés, il y a aussi moyen d'y accéder en avion, en atterrissant à Florès, qui se trouve à une heure de route du site de Tikal.

Le site archéologique de Tikal est le plus visité au Guatemala. Il compte de nombreux temples et pyramides de la période classique des Mayas, en partie camouflés par la forêt tropicale.
Le site archéologique de Tikal est le plus visité au Guatemala. Il compte de nombreux temples et pyramides de la période classique des Mayas, en partie camouflés par la forêt tropicale.

Le Guatemala: Pour découvrir les Mayas d'hier et d'aujourd'hui...(reportage)
Evidemment, ce site fût aussi un coup de coeur pour tout le groupe, malgré le fait que nous étions en pleine saison des pluies et qu'à plusieurs moments, le sommet des pyramides se perdaient dans les nuages... Très étendu, il compte une multitude de temples et pyramides, qui ont été construits progressivement, de 250 à 900 après Jésus-Christ. Le site a été abandonné vers 900 ou 1000 après Jésus-Christ et nul ne connait encore les véritables raisons (famine, soulèvement contre les élites, plusieurs hypothèses possibles) "Sur le site aujourd'hui, on y voit surtout les quartiers qu'habitaient les nobles: les maisons, les palestres, les temples. Plusieurs de ces temples sont de bons exemples de la période classique Maya, qui représente aussi l'apogée de cette civilisation", explique le guide. Les visiteurs qui le souhaitent peuvent grimper au sommet de quelques-uns des temples: dont le temple no 4, le plus haut, qui offre une belle vue sur tout le site et qui est accessibles par des marches de bois (abruptes mais sécuritaires).Par contre, il faut savoir – et prévenir vos futurs clients – qu’on y marche beaucoup : il y a plusieurs kilomètres entre les principaux temples du site et le sol est inégal (de bonnes chaussures de marche indispensables !) . Comme le site se trouve en pleine forêt tropicale, il y fait également chaud et humide. Cela dit, cette immense cité, ces temples et l’incroyable génie qui se dégage de tout cela impressionne. Encore plus lorsqu'on apprend qu' il n'y a qu'une infime partie du site qui est réellement dégagée! De quoi donner de sacré complexes à nos bâtisseurs d'aujourd'hui! D'ailleurs, le site de Tikal est encore un chantier bien actif et crucial pour les archéologues et on sent que la végétation tropicale ne leur laisse pas beaucoup de répit...


Le Guatemala: Pour découvrir les Mayas d'hier et d'aujourd'hui...(reportage)
Mais, peut-on se demander, les Mayas nous ont-ils laissé le temps de révéler tous leurs mystères ? Ont-ils ont vraiment prédit la fin du monde pour l'an prochain ? " Il est vrai que leur calendrier se termine au solstice de décembre 2012, explique le guide, mais non, ils n'ont jamais évoqué la fin du monde. Ce sera la fin d'un cycle et le début d'un autre", probablement...." Et comme Tikal à lui seul n'a pas fini de livrer tous ses secrets, espérons que les dieux Mayas nous laisseront encore quelques siècles pour profiter de tout cela...

Ce voyage de familiarisation a été organisé et rendu possible grâce à INGUAT et à Aeromexico, que nous remercions chaleureusement.



Mardi 13 Septembre 2011 - 15:04






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