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La France pourrait mieux accueillir ses touristes



Chauffeurs de taxi bougons, serveurs peu souriants, aéroports et gares mal fléchés : la France a encore des efforts à faire en matière d'accueil des touristes étrangers qui continuent de juger ses habitants un brin arrogants, surtout dans les grandes villes.

Sondages et études confirment un "problème de l'accueil qui est un des points de faiblesse du tourisme en France", malgré les efforts déployés par les professionnels, a reconnu Frédéric Pierret, directeur du Tourisme, lors d'un colloque organisé mercredi à Paris.

Si la France a conforté sa place de championne du tourisme mondial en 2005, en accueillant 76 millions de visiteurs, "elle perd des parts de marché tous les ans", a lancé Jean-Pierre Blat, directeur du Comité régional du tourisme Ile-de-France.

"La France est la première destination en termes de visiteurs, mais près d'être la dernière en matière de qualité d'accueil", a-t-il ironisé. "Il aura fallu près d'un tiers de siècle avant d'ouvrir un point d'accueil touristique à l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle" a-t-il relevé.

Ce point d'accueil sera suivi d'ici la fin de l'année de trois autres "espaces tourisme information", financés à 70% par la région Ile-de-France et 30% par Aéroports de Paris (ADP).

"L'aéroport, c'est la première image qu'un touriste a de la France, et souvent la dernière, à travers le hublot", a souligné François Charritat (ADP), avant d'ajouter que "les passagers aériens sont souvent stressés, il faut donc les mettre à l'aise".

A Paris, les premiers points d'information ont fait leur apparition en 2001. 170 "ambassadeurs de l'accueil", pour la plupart des étudiants, donnent des informations en 15 langues, "y compris le chinois, le japonais et le russe", selon la Mairie de Paris.

Mais généralement, le sens de l'hospitalité est plus développé à la campagne qu'en ville, à en croire les premiers résultats d'une étude du cabinet C.O.C. conseil publiés lors du colloque, organisé dans le cadre du Marché international du Tourisme (MIT), un salon réservé aux professionnels.

"Dans les grandes villes, les Français sont plus stressés, plus distants, et font rarement le premier pas pour briser la glace et aller vers le touriste étranger", a déclaré Claude Origet du Cluzeau, auteur de l'étude.

Les touristes perçoivent les Français souvent comme "arrogants, voire méprisants", une impression "désastreuse" surtout perceptible chez ceux qui viennent pour la première fois mais qui s'efface lors de visites suivantes, a-t-elle indiqué.

La faible propension des Français à parler des langues étrangères n'est selon elle qu'un "alibi":ce n'est pas un problème de langue, mais d'attitude", juge-t-elle avant d'ajouter qu''un tiers des Français indiquent pouvoir tenir une conversation en anglais, mais ils ne le font pas".

A titre de comparaison, "les Espagnols n'hésitent pas à recourir à un langage de signes pour communiquer avec des étrangers et savent manifester leur hospitalité autrement que par la langue", a-t-elle constaté.

Ce constat est partagé par Bernard Plasait, membre du Conseil économique et social: "les Anglo-saxons engagent plus facilement la conversation" que les Français, souvent "très individualistes" et "méfiants" vis-à-vis de la notion "du service, assimilé à du servage".

Pour lui, les touristes étrangers devraient être "accueillis avec le sourire" dès le contrôle de leurs passeports à l'aéroport.

Notion réfutée par Alexis Marty, de la Police aux frontières (PAF) de Roissy: "Je défie quiconque de sourire quand on est enfermé pendant sept heures dans une boîte et voit défiler plusieurs milliers de touristes par jour".

Les premiers résultats de l'étude seront prochainement en ligne sur le site du gouvernement à l'adresse suivante : www.veilleinfotourisme.fr



(Source : Tageblatt)




Mercredi 18 Octobre 2006 - 19:53






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