Vous lisez J'ai mon voyage!

Jean-Marc Eustache: Le Canada a besoin d'une stratégie pour regagner des parts de marché



Jean-Marc Eustache: Le Canada a besoin d'une stratégie pour regagner des parts de marché
Dans un discours prononcé hier devant le Economic Club of Toronto, Jean-Marc Eustache, président et chef de la direction de Transat A.T. inc., un des plus grands voyagistes au monde et le premier voyagiste réceptif au Canada, a demandé à tous les gouvernements, notamment Ottawa, de faire preuve de leadership dans la mise au point d'une stratégie de tourisme international.

"Le marché du tourisme est en croissance et le Canada fait bande à part, avec de moins en moins de visiteurs. Deux millions de Canadiens occupent un emploi lié au tourisme au sein de milliers d'entreprises et d'institutions dans les secteurs de l'accueil, du transport et des attractions touristiques. Ce nombre pourrait croître jusqu'à près de 2,5 millions dans les années qui viennent... ou il pourrait diminuer, selon les décisions que nous prendrons" a déclaré M. Eustache.

Jusqu'en 2004, le Canada faisait partie des dix premières destinations dans le monde. En bonne partie parce que moins d'Américains nous rendent visite, les chiffres glissent, alors que pratiquement tous les pays enregistrent des hausses de visiteurs. "Les Américains ont tourné leur attention vers d'autres destinations. En partie à cause du taux de change, du prix de l'essence, des nouvelles règles touchant les passeports... mais aussi, semble-t-il, parce que le Canada a perdu son attrait auprès d'eux" a signalé M. Eustache. Plus de 16 millions d'Américains ont un fait un voyage d'au moins 24 heures au Canada en 2002, par rapport à moins de 14 millions en 2006.

M. Eustache a tenu à mettre en lumière l'importance du leadership. "Les gouvernements - tous les gouvernements, mais surtout celui d'Ottawa - ont un rôle crucial à jouer, parce que le tourisme requiert la coordination efficace d'un grand nombre d'éléments. Le tourisme est étroitement lié à la protection des sites et des paysages naturels. C'est aussi une question de culture et de patrimoine. De gastronomie et d'accueil. De la sécurité, de la propreté, des parcs, des taxes, du prix de l'essence... Seuls les gouvernements, et Ottawa en particulier, ont le pouvoir de coordonner un si grand nombre d'instruments et d'en faire ressortir une stratégie gagnante. Sur tous ces fronts, nous devons d'abord atteindre ce que j'appellerai "la norme internationale", et ce avant même de songer à nous battre sur le terrain du marketing".

M. Eustache a aussi insisté sur l'importance de se doter d'une industrie aérienne compétitive, capable d'améliorer la "connectivité" du pays avec le monde. "A notre époque, seules les compagnies aériennes agiles peuvent réussir. Et cela signifie, au strict minimum, qu'il faut qu'elles jouissent d'une structure de coûts concurrentielle. Or, pour le moment, ce n'est pas le cas. Les transporteurs canadiens souffrent d'un gros désavantage par rapport à leurs concurrents, car Ottawa considère le transport aérien comme une vache à lait" a-t-il déclaré.

M. Eustache a conclu en déclarant : "Seul le gouvernement peut assumer le leadership. Et je suis impatient de voir nos dirigeants être plus attentifs à ce que l'industrie a à dire. Le Canada a besoin d'une stratégie globale à l'égard du tourisme et d'un leadership fort".


Vendredi 16 Novembre 2007 - 12:14






Inscription à la newsletter