Entre un concert et un conseil d'administration le président-fondateur de Sunwing lève un coin de voile sur la saison 2013-2014

Le président - fondateur de Sunwing Colin Hunter a fait un bref passage à Montréal cette semaine en vue du spectacle qu'il donnera le 10 mai prochain au Rialto à Montréal. Il nous a accordé une entrevue.

Rappelons que l'homme d'affaires mène deux carrières de front et qu'il apprécie particulièrement se produire sur les scènes du Québec. Son dernier CD, le huitième, vient de sortir. Réalisé avec le Grand orchestre de Roland Martel et sa fille Katee Julien il s'intitule '' Timeless from Québec '' et souligne le 50 e anniversaire de carrière de Roland Martel, que Colin Hunter considère comme un « Alter Ego ». On verra Colin Hunter sur scène le 10 mai au Rialto, le 12 juillet au Festival d'été de Québec, au Festival de jazz de Montréal à une date non précisée, au Festival de jazz de Lévis le 10 août, au Petit Champlain à Québec le 25 octobre et à nouveau au Rialto le 22 novembre.

Cela dit, le '' CEO Crooner '' ne délaisse pas Toronto où il vient d'ouvrir son propre club de Jazz, le jazzbistro.ca, dans un immeuble qui abrita un temps une institution du jazz, le ''Top O’ the Senator''. Il aura fallu 18 mois de travaux pour redonner vie à ce lieu où Colin Hunter se produira en personne une fois par mois, entouré de musiciens réputés comme le pianiste Joe Sealy.

On parlera beaucoup du Groupe de Voyages Sunwing dans les jours et semaines qui viennent avec le lancement de la saison hiver 2013/2014 mais Colin Hunter lève le voile sur quelques -unes des nouveautés que l'on retouve dans les brochures de Vacances Sunwing (420 pages) et de Vacances Signature (220 pages).

Au chaptire des nouvelles destinations, Sunwing offrira sur une base hebdomadaire depuis Montréal; Aruba, Ixtapa au Mexique et Freeport au Bahamas qui sera également offert chaque semaine au départ d'Ottawa. Il y aura plus de vol vers Cancun (15 par semaine) et vers Punta Cana (9 par semaine) au départ de Montréal et nombre de ces départs se feront en milieu de matinée entre 9h30 et 10h00. Les voyageurs de Sept-îles s'envoleront cette année vers Cancun et ceux de Val-d'or vers Punta Cana alors que la programmation au départ de Bagotville restera stable avec 4 vols par semaine, soit : vers Cancun, Cayo Coco, Varadero et Punta Cana. «Le Groupe de Voyages Sunwing affichera cette année un chiffre d'affaires de 1,5 milliards $», signale Colin Hunter avant d'accepter de répondre à quelques questions

Le Groupe de Voyages Sunwing a procédé la semaine dernière à une réorganisation à la haute direction; pourquoi ?

« En une dizaine d'années, notre chiffre d'affaires annuel est passé de 12 millions $ à 1,5 milliards $ et notre intégration verticale est passée par la création de nouvelles divisions. Cette réorganisation consiste essentiellement à attribuer des titres correspondant aux tâches qu'accomplissent aujourd'hui les personnes concernées.»

Du côté de la division hôtelière, le groupe contrôlera dans le Sud 6,000 chambres, dès cet hiver et, l'an prochain, ce sera 10,000. Ça va vite?

« Vu de l'extérieur la croissance peut sembler rapide mais en fait, personnellement, je trouve que ça ne va très vite. Par exemple, ça nous a pris 1 an et demi pour conclure l'acquisition du Grand paradise à Punta Cana. Nous ne sommes pas dans une course effrénée vers les acquisitions il s'agit plutôt d'une progression en douceur et réfléchie. En fin de compte tout cela va nous permettre d'exercer un meilleur contrôle sur la qualité du service dans nos hôtels. A Cayo Santa Maria, par exemple, notre hôtel Royalton est en première position dans Trip Advisor, devant tous les autres»

Ou en est la division Vacation Express aux États-Unis ?

«La théorie avec Vacation Express aux États-Unis c'était de nous positionner dans le Sud des États-Unis et de profiter, notamment, de l'éventuelle ouverture de Cuba au marché américain. Cela nous permettrait de servir ce marché pendant les mois d'été. Mais ces opportunités ne se sont pas encore matérialisées. De plus le marché américain n'est pas familier avec notre modèle d'intégration verticale, il voyage sur des vols réguliers. Cela dit, nous allons continuer à travailler là dessus pour trouver la façon de rentabiliser cette opération qui est, par ailleurs, une très petite entité au sein du groupe.»

Qu'en est-il de votre division distribution et de Selloff Vacations ?

«Je ne nous vois pas du tout développer cette entité héritée de l'intégration avec First Choice. A moins que le marché ne change drastiquement. Quelles seront les implications de la reprise de Thomas Cook par Red Tag , un détaillant. ? Avec ma main sur le coeur, je vous dis que nous n'avons pas l'intention de développer un vaste réseau de distribution mais nous tenons cependant à rentabiliser SellOff Vacations »

Alors que de nombreux bouleversements viennent perturber l'échiquier de l'industrie ces derniers temps, Colin Hunter conserve tout son flegme et accepte de livrer quelques commentaires.

Il y a beaucoup de mouvement dans l'aérien: le lancement d'Air Canada Rouge, Porter Airlines avec ses Cseries ...

Sur l'arrivée d'Air Canada Rouge: «En supposant qu'ils en viennent à exploiter vers le Sud des appareils compétitifs dans ce marché où les Boeing 737-800 comme les nôtres sont l'idéal, il y a encore toute l'importance d'avoir le bon produit, la bonne organisation et un management qui connait bien et comprend bien le marché. Supposons l'utilisation d'Airbus A320 configurés à 180 sièges, cela représente encore 5% de capacité en moins que les Boeing 737-800 avec ses 189 sièges...A mon avis, il va peut être y avoir une surcapacité vers le Sud au niveau de l'aérien mais pas au niveau du produit car la plupart des bons produits sont déjà avec Transat, avec nous et dans une moindre mesure avec Vacances Westjet. Il est possible qu'il y ait une déstabilisation de l'industrie mais nous croyons que nos produits vont nous permettre de prendre graduellement de l'expansion et de maintenir notre profitabilité. »

Et Porter Airlines ? « Le projet de Porter n'est pas pour demain. De plus, certains analystes y voient une manoeuvre de Porter pour se faire acheter par un concurrent, et puis il y a des politiciens impliqués et donc on ne sait jamais comment ça va se terminer. Il va falloir attendre pour y voir plus clair mais je lève en tous cas mon chapeau à Bob Deluce (ndlr: PDG de Porter Airlines) car je n'aurais jamais cru qu'il amènerait Porter Airlines aussi loin.»

Des souhaits?

«Notre division mariage, Luxe Weddings, fait de grands progrès dans l'Est du Canada et à l'Ouest de Toronto mais la demande est moins forte au Québec. Les Québécois, parait-il, optent en moins grand nombre pour le mariage ce qui pourrait expliquer cela. Cela dit, vu le nombre des plateformes d'où nous opérons, au Canada et au Québec, les possibilité de réunir en un même endroit dans le Sud, les familles et amis des mariés, sont nombreuses. Nos chiffres sont tout de même en croissance. Nous observons également un léger retard par rapport aux autre provinces en ce qui concerne l'adoption des produits RIU avec qui nous avons une entente exclusive. Historiquement, la marque a eu moins de visibilité au Québec mais les choses continuent néanmoins à bien progresser. »