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Cris et chuchotements à l'ACTA



Monique Audet (Uniglobe); Jean-Pierre Caron, v-p du CRAQ; Robert Turcotte, président du CRAQ; Jean-Luc Beauchemin, directeur régionald de l'ACTA ; Tony Santelli (Collège April-Fortier) et Me Daniel Guay conseiller juridique
Monique Audet (Uniglobe); Jean-Pierre Caron, v-p du CRAQ; Robert Turcotte, président du CRAQ; Jean-Luc Beauchemin, directeur régionald de l'ACTA ; Tony Santelli (Collège April-Fortier) et Me Daniel Guay conseiller juridique
L'assemblée générale du Conseil régional de l'ACTA au Québec (CRAQ) qui se tenait vendredi dernier en marge du SITV s'est déroulée dans un quasi-anonymat et dans une atmosphère qui tenait parfois du vaudeville. Aucun candidat n'ayant brigué les suffrages pour les postes de conseiller régional encore vacants, il n'y a pas eu d'élection. Par ailleurs, les membres actuels du conseil, dont le mandat court encore pour un an, ont été reconduits dans leur poste par acclamation. Robert Turcotte demeure donc président d'un CRAQ inchangé mais qui pourrait cependant s'agrandir si des candidats devaient se manifester ultérieurement.

Cris et chuchotements à l'ACTA
Mais si Robert Turcotte conserve la présidence, il est néanmoins contraint de garder le silence puisqu'il y a quelques jours, il a été mis en demeure par l'ACTA nationale de ne plus parler publiquement au nom de l'association, a-t-il expliqué avant de lancer '' Je vais respecter la mise en demeure, et je vais me taire. '' C'est donc le vice-président, Jean-Pierre Caron qui a piloté la réunion, assisté par un Robert Turcotte qui lui chuchotait des choses à l'oreille.

Jean-Pierre Caron, v-p du CRAQ
Jean-Pierre Caron, v-p du CRAQ
Jean-Pierre Caron a annoncé d'emblée que l'ACTA au Québec était la seule au pays à avoir réussi à maintenir son membership. Une performance potentiellement payante car par la suite une résolution a été adoptée à l'unanimité, exigeant de l'Acta Nationale qu'elle verse à l'Acta régionale dans les 15 jours la somme de 20,000 $, tel qu'entendu avec le conseil exécutif de l'ACTA le 17 novembre 2009 . Cette entente était conditionnelle au maintient par l'ACTA régionale de son membership et à l'atteinte des objectifs financiers fixés, a expliqué Jean-Pierre caron. Il a été convenu que ces fonds, si et lorsque perçus, seront affectés à la promotion des agences membres du Québec.

La parole a été donnée à Monique Audet et à Jean-Luc Beauchemin, le directeur général d'Acta Québec, qui ont tour à tour rappelé en détail les nombreux accomplissements et projets de l'association au Québec, notamment la création envisagée d'un magazine destiné aux consommateur. Une initiative qui bénéficierait beaucoup de l'apport de 20,000$ qui fait l'objet de la résolution.

Monique Audet
Monique Audet
Côté dossiers, Jean-Pierre Caron a abordé les revendications de l'ACTA en vue d'obtenir des commissions sur le total des prix affichés par les fournisseurs . Rappelons que seuls les voyagistes HI Tours et Voyages Cassis avaient rapidement aquiescé à cette demande, il y a une dizaine de mois, lançant un mouvement suivi depuis par Westjet et plus récemment par Vacances Air Canada. Un succès, dans ce cas-ci, tempéré par Monique Audet qui a indiqué qu'il y avait beaucoup d'exceptions dans la nouvelle politique de commissions de VAC, ce qui a fait dire à Jean-Pierre Caron que '' l'association ne se laisserait pas impressionner par des prises de position qui n'ent sont pas. Il faut que les grossistes sachent que nous ne sommes pas dupes. On pense qu'on a réussi à faire une brèche mais on va surveiller tout cela de très près !''

Me Daniel Guay
Me Daniel Guay
Il a également été question de la ''main tendue'' à l'Association des Tour Opérateurs du Québec (ATOQ). Très peu question d'ailleurs car, si Jean-Pierre Caron indiquait que cela se passait bien, Robert Turcotte, qui avait assisté à la réunion avec l'ATOQ, s'est contenté de susurrer que son bâillon l'empêchait d'en parler.

En période de questions, l'un des 3 ou 4 membres présents dans la salle a demandé des précisions sur cette situation et voulait notamment savoir si le bâillon imposé par l'Acta nationale à Robert Turcotte avait un caractère définitif. La réponse est venue du conseiller juridique du CRAQ, Me Daniel Guay, qui a révélé que lors de discussions qui ont eu lieu ces dernières semaines, Robert Turcotte avait réaffirmé à l'Acta nationale son intention de ne pas se taire concernant le dossier de la traduction française du nouveau site web et que c'est suite à ça qu'une mise en demeure lui était parvenue. L'avocat a par ailleurs indiqué que l'Acta nationale recevrait une réponse à sa mise en demeure dans le courant de cette semaine. '' A mon avis personnel, je ne pense pas que Robert Turcotte change sa position '' a indiqué Me Guay.

Robert Turcotte , président du CRAQ
Robert Turcotte , président du CRAQ
Un peu plus tard,le même membre, le président de Global Tourisme Pierre Tremblay, soumettait une proposition de résolution '' supportant le droit à la parole de Robert Turcotte''. Proposition secondée par Denis Quenneville de Voyage Action à Beloeil et adoptée à l'unanimité.

Mais avant que ne soit abordée la question du libellé de la proposition, Robert Turcotte est sorti brièvement de son silence pour clarifier les circonstances de son musellement. '' Ils (ndlr: ACTA Nationale) m' avaient obligé à signer une entente de confidentialité qui était en anglais et que je n'avais pas acceptée à l'époque. Ils l'avaient retravaillée, on avait fait des suggestions à l'effet que j'avais un certain droit de parole. Malheureusement, quand ils l'ont traduite en français il y a eu plusieurs versions. Au moment de signer, j'ai demandé à notre directeur si c'était la version finale. Il m'a dit que oui et je l'ai signée. Mais je me suis aperçu hier (jeudi 21 octobre) que j'avais signé l'ancienne version. Donc, a-t-il poursuivi, ils étaient supposés faire une concession qu'en fin de compte ils n'ont pas faite. Par conséquent je n'ai jamais le droit de parler aux médias ou au public en général, surtout en ce qui concerne ce qui se passe sur le conseil d'administration. C'est sûr qu'il y a des choses confidentielles. J'ai toujours dit que j'allais respecter ça mais quand il s'agit de l'intérêt de nos membres, je pense que j'ai le droit d'en parler et c'est la position que j'ai toujours défendue.''

Jean-Luc Beauchemin, directeur général d'ACTA au Québec
Jean-Luc Beauchemin, directeur général d'ACTA au Québec
Le dossier de la traduction française du nouveau site web de l'ACTA qui est à l'origine de toute cette histoire pourrait être réglé sous peu si l'on en croit Jean-luc Beauchemin qui a confirmé que la version française du site web de l'ACTA serait prête le 1 er décembre. Il a également fait remarquer la campagne de recrutement de l'ACTA au Québec qui débute normalement le 1 er novembre, serait par conséquent enclenchée, elle aussi, le 1 er décembre 2010. L'Acta compte à ce jour 284 membres votants au Québec.

Jean-Pierre Caron s'est ensuite appliqué à expliquer une réforme proposée à l'Acta Nationale par Acta Québec et où il est question d'autonomie, de pouvoir de dépenser, de pouvoir décisionnel. Il observe que les disparités notamment législatives entre les provinces rendent difficile toute harmonisation. Il s'interroge également sur le manque de pouvoir décisionnel. '' Si nous décidons de créer un magazine en français pour les consommateurs du Québec, qui va prendre les décisions, qui va s'occuper des contrats etc... ? Et si on veut émettre un simple communiqué en français...c'est loin Vancouver...''

Jean-Pierre Caron
Jean-Pierre Caron
''On demande à l'ACTA d'ajuster certains pouvoirs. Nous sommes des grandes personnes et des gens d'affaires. Notre volonté c'est de rester au sein d'une association canadienne, de faire partie d'une association canadienne mais, et là je m'avance, il ne faut pas nous reculer dans le coin. Parcequ'on va réagir ! C'est simple ce qu'on demande, on veut jouer avec des règles du jeu qui sont jouables et avec un minimum d'autonomie. A ce chapitre nous voulons travailler avec eux pour le bien commun de l'industrie canadienne mais pas à n'importe quel prix. Et ça ne prend pas grand chose pour nous rendre heureux. ''

Enfin, Jean-Pierre Caron a indiqué que l'Acta revenait à la charge avec la reconnaissance du travail des agents de voyages par les consommateurs, donnant instruction aux membres d'exiger un dépôt de 200 $ quelque soit l'itinéraire, lorsqu'un client vient s'asseoir dans l'agence pour se faire monter un voyage . Un montant qui sera débité du voyage qu'il va acheter, a précisé Jean-Pierre Caron.

Il a également réitéré la détermination de l'ACTA à obtenir des fournisseurs une rétribution pour la charge de travail qui incombe aux agents lorsqu'il y a des changements vols. '' On envoie des factures aux grossistes et leur réponse c'est une fin de non recevoir ! On les avertit qu'on ne lâchera pas et qu'on va revenir avec ça. Notre travail vaut autant que le leur ! ''

Mardi 26 Octobre 2010 - 11:19






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