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Un touriste en prison en Birmanie pour avoir coupé le son d'un sermon bouddhiste



Un touriste néerlandais dérangé dans son sommeil par un long discours diffusé par haut-parleur dans un quartier de Mandalay en Birmanie a eu la mauvaise idée d'intervenir pour mettre fin à son inconfort. Quittant son hôtel pour localiser la source des décibels, il est entré dans une salle où priait une assemblée bouddhiste et a débranché le haut-parleur d'où émanaient les litanies. Fait aggravant, il n'avait pas enlevé ses chaussures pour pénétrer dans ce lieu religieux. Des militaires ont dû être déployés pour le protéger de la foule devenue hostile qui l'a poursuivi jusqu'à son hôtel. Il a été arrêté.

Lors de sa comparution, l'homme a présenté des excuses, plaidant qu'il ne savait pas qu'il s'agissait d'un sermon religieux. '' J'étais trop fatigué ce jour-là. Je devais vraiment dormir. Je ne pouvais pas supporter le bruit et je suis allé voir à l'extérieur de l'hôtel. J'ai vu que des enfants jouaient. J'ai pensé que c'était eux qui faisaient jouer le sermon et j'ai débranché le haut-parleur. Je n'ai pas remarqué qu'il s'agissait d'un bâtiment religieux. Je suis vraiment désolé et vraiment , je demande pardon.''

Un avocat qui a offert ses services gratuitement a plaidé qu'il n'y avait pas d'intention d'insulter la religion, que rien n'avait été détruit et que donc il ne devait pas être condamné. Mais il fut néanmoins déclaré coupable. Résultat, l'homme devra purger une peine de prison et travaux forcés de 3 mois pour avoir dérangé une assemblée religieuse, une faute grave dans ce pays. Il a en outre dû débourser 100 $ pour éviter un peine de 3 mois additionnelle pour non-respect des conditions d'octroi de son visa dont celle de respecter la religion.

Ce cas rappelle celui d'un gérant de bar néo-zélandais et deux de ses collègues birmans qui, fin 2014, avaient posté sur Facebook une image de Bouddha portant des écouteurs. Leur but était de mousser les affaires du bar où ils travaillaient à Rangoon. Il furent arrêté et passèrent près d'un an en prison en dépit des critiques de l'organisme Human Rights Watch qui dénonçait la sévérité de la peine.

Les trois hommes ont été amnistiés en janvier dernier.

Jeudi 13 Octobre 2016 - 08:45






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