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Le Canada fait fausse route en dépensant moins pour attirer les touristes



Dans un article du Ottawa Citizen, le président et CEO de l’Association de l’industrie touristique du Canada (AITC), David Goldstein, tire la sonnette d'alarme face à la réduction des efforts du Canada en matière de marketing touristique. '' Nous avançons dans la mauvaise direction'' dit-il .

En une décennie, le Canada est passé de la 7e à la 18e position mondiale en termes de fréquentation touristique, soit une baisse de 20% du nombre des visiteurs, qui est passé de 20 millions en 2001 à 16 millions en 2011. Désormais, des pays comme la Turquie, l'Ukraine, la Thaïlande, l'Autriche et le Mexique font mieux que le Canada. Une partie de la baisse de fréquenttion qu'on observe au canada est attribuable au fléchissement depuis septembre 2001 des arrivées de touristes américains. Mais pour M. Goldstein la raison principale de la débâcle c'est qu'alors que les autres pays voient dans le tourisme une énorme opportunité et qu'ils investissenet massivement dans le marketing, ici au Canada, on coupe dans les budgets. La Commission Canadienne du Tourisme (CTC) voit en effet son budget réduit de 20% cette année, passant de 72 millions $ à 58 millions$. Des coupures que M. Goldstein considère comme étant disproportionnées puisque le Fédéral vise des coupures budgétaires globales de l'ordre de 5% . '' Pour suivre le rythme de la concurrence, le Canada devrait investir 120 millions $ '' estime-til.

M. Goldstein fait remarquer que les États-Unis viennent de se doter d'une agence marketing nationale (Brand USA) qui, rien qu'au Canada, dépensera cette année 20 millions $ pour promouvoir son tourisme. '' Le président Obama prend le tourisme au sérieux '' dit-il. Suite aux coupures, les investissements du Mexique seront trois fois plus importants que ceux du Canada. L'Australie met 147 millions $ par année dans son budget de promotion alors que l'Afrique du Sud, la Nouvelle Zélande et la Suisse, dépensent plus que le Canada à ce chapitre, relève le Ottawa Citizen.

Mais, selon M. Goldstein, l'argent n'est pas le seul problème. Les taxes et frais aéroportuaires sont très élevés ici, rendant les voyages au Canada plus dispendieux à un moment où moins de touristes (américains) arrivent en voiture et davantage de touristes par la voie des airs. S'ajoute à cela l'exigence de visas pour des voyageurs comme les Brésiliens qui, pourtant, peuvent voyager en Europe sans visa.

“Nous sommes en train de construire une forteresse et nous ne comprenons pas pourquoi moins de gens viennent. Et ensuite nous décidons de dépenser moins d'argent en marketing.''

En même temps, davantage de Canadiens voyagent à l'étranger. Voyant que l'économie canadienne est relativement forte, les autres pays ciblent les Canadiens avec des efforts marketing renouvelés. Il en résulte, selon M. Goldstein un déficit commercial de 16 milliards $. ( La différence entre les dépenses des Canadiens à l'étranger et celles des étrangers au Canada)

M.Goldstein estime que le gouvernement devrait voir le tourisme comme une entreprise d'exportation qui fait rentrer des devises au pays. L'A.I.T.C. estime que si le Canada remontait dans le top 10 des destinations, cela se traduirait pas un apport économique de 5,.2milliards $ et la création de 47,000 nouveaux emplois. Les gouvernements fédéral et provinciaux récolteraient par ailleurs 1, 5 milliards en taxes. Et donc, au lieu de couper dans les budgets de la CTC, le gouvernement du Canada devrait plutôt les augmenter et devrait éliminer quelques-unes des barrières qui freinent l'arrivée des touristes. C'est un investissement facile à faire, conclut le Ottawa Citizen.


(Avec le Ottawa Citizen)

Mardi 10 Juillet 2012 - 10:53






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