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Éva en Vénétie : Voyager avec son ex, sur un chemin moins fréquenté…

Premier chapitre



Eva Gabonde est une conseillère en voyages qui a participé en novembre dernier à l'éductour de Tours Chanteclerc sur le circuit "Trésors de Vénétie". Sous forme de récit, elle désirait partager ses bons souvenirs avec ceux et celles qui l'ont accompagnée dans ce périple, ainsi qu'avec ses collègues de l'industrie qui n'ont pas eu encore la chance d'y aller.

Voici son récit


Chapitre 1

Dès sa parution dans le journal, j’ai allumé! Conseillère en voyages depuis trop longtemps, j’ai envie de routes moins fréquentées, histoire de faire changement… Comme les éducotours sont devenus exorbitants et que je fais partie de la catégorie qui gagne sa vie avec ce métier, j’ai sauté dessus, comme une itinérante en quête d’un croissant au chocolat.

Trois semaines plus tard, sélectionnée par Tours Chanteclerc pour découvrir la Vénétie, j’étais emballée par le cadeau. Fièrement élue parmi la douzaine d’apôtres- participants, quelle belle scène pour un voyage en Italie (pas ma dernière, j’espère…)

J’ai remercié St-Antoine lors de mon passage à Padoue de ne pas m’avoir oubliée. Je l’invoque depuis toujours pour retrouver mes objets perdus, pourquoi ne pas aller le remercier directement chez lui, à Padoue? Tout simplement parce que ce n’est « pas » chez lui. J’ai appris qu’il n’y était passé qu’en courant d’air (comme un agent de voyage en fam tour…). Moins de six mois dans sa courte vie, si mon calcul est bon.

Né à la fin du 12e siècle au Portugal, après son ordination, il part en mission au Maroc avec les franciscains, tombe malade, mais le bateau devant le rapatrier dérive en Sicile par inadvertance (tout de même chanceux, le moine …). Remarqué par François d’Assise pour son grand talent d’orateur, on l’envoie enseigner en Bologne, puis prêcher dans plusieurs villes du sud de la France et du nord de l’Italie. Très érudit mais surtout très « convaincant », on le surnomme le « marteau des hérétiques ». Qui sait s’il aurait réussi à me convertir? Je suis un poisson, zodiaquement parlant. Et on dit de lui qu’il parlait et se faisait comprendre des poissons… Ironique ou pas, ce n’est pas une blague, mais un vrai miracle que l’Église lui attribue…

Bref, ce n’est que le temps du carême à Padoue en 1231 qu’il viendra y prêcher, puis mourra d’épuisement dès la fin du printemps. Le Pape Grégoire IX, dont Antoine a été le fidèle conseiller, le canonise dès l’année suivante. Sa courte carrière n’aura duré que 10 ans, mais ne sera pas passée inaperçue. La basilique en témoigne. Le Vatican a conservé (négocié) ce territoire sur lequel elle est érigée et où repose la dépouille d’Antoine.

Mais au-delà du trésor dans cette enceinte du Vatican (que je surnommerais St-Antoine-pas-de-Padoue), la ville en recèle bien d’autres.

La célèbre université de Padoue (le Palazzo Bo), fondée au 13e siècle, un beau monument dans lequel sont passés de célèbres personnages, dont Galilée vers 1600. Jouissant d’une réputation prestigieuse et d’une grande « tolérance », la première femme de l’histoire, Elena Lucrezia Piscopia, aurait eu le privilège en 1678 d’y acquérir un diplôme en philosophie (ne pas s’imaginer qu’on lui aurait autorisé la médecine ou la théologie, à l’époque…).
La Chapelle des Scrovegni (l’Église de l’Arena), n’a l’air de rien de l’extérieur. Si on désire la visiter, on nous tient d’abord en cage pendant une dizaine de minutes pour nous déshumidifier (on nous laisse sécher, littéralement!). Intrigués, on se demande ce qu’on veut bien protéger. Quand on y pénètre enfin, les fresques de Giotto répondent à la question. La modestie de l’extérieur est un leurre. Le trésor en vaut vraiment… le séchage.

Le centre historique de Padoue est une zone à trafic limité (ZTL). Réputée pour sa convivialité, elle sert de modèle pour d’autres villes; on a réussi à réduire sa circulation automobile de 90% et à augmenter le nombre d’utilisateurs de vélos à plus de 20%. Juste flâner à Padoue, se promener sous ses arcades, voir et sentir son marché, est un plaisir en soi.

Et dans toute ville italienne, les cafés pullulent. Mais dans plusieurs d’entre elles, il y a « Le café » à ne pas manquer. Le célèbre Pedrocchi gagne la palme à Padoue. Pour son histoire avec ses étudiants aux carrés rouges très foncés, sa décoration exceptionnelle, et bien sur, son fameux café menthe-cacao. J’en ai pris un avec mon ex; mi-amer, mi-sucré. Une mixture intéressante, à suivre…

Chapitre deux: Éva en Vénétie : Comment faire des pâtes sans avoir l’air nouille…


Jeudi 19 Mars 2015 - 15:57






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